Estampe Japonaise de Yoshiiku, Genji moderne, Hahakigi, chapitre 2

Une charmante estampe illustrant le deuxième chapitre du Dit du Genji, racontant l’histoire émouvante de Shigenoi et du jeune Sankichi. Shigenoi, femme de haut rang à la cour, a été contrainte d’abandonner son fils à la naissance. Lorsqu’elle reconnaît en Sankichi son enfant perdu, un sourire doux se dessine sur son visage, tout en sachant qu’elle ne pourra jamais assumer son rôle de mère. L’enfant, agenouillé au sol, lance un dé pour jouer au e-sugoroku, absorbé dans le jeu, inconscient du lien bouleversant qui l’unit à cette femme. À leurs côtés, un petit chien est allongé sur un coussin brodé, ajoutant une touche intime et chaleureuse à la scène.

L’estampe capte à merveille la délicatesse des sentiments qui traversent ce moment : la tendresse contenue de Shigenoi, le naturel de l’enfant, le raffinement du décor intérieur. La composition révèle le soin apporté aux textiles, aux gestes, à l’atmosphère : les kimonos richement ornés, le sol aux teintes jade, les panneaux décoratifs sur le mur, tout concourt à recréer l’élégance de la cour impériale à l’époque Heian. On remarque aussi, en haut à gauche, un poème calligraphié encadré, renforçant le lien entre littérature et image.

Cette œuvre fait partie de la série Interprétation moderne du Genji (Imayō Nazorae Genji), dans laquelle Yoshiiku transpose les grands épisodes du Genji Monogatari dans des scènes modernes inspirées du quotidien d’Edo. Il ne s’agit pas d’illustrer littéralement le roman, mais d’en proposer une relecture contemporaine, en captant l’esprit et les émotions des personnages tout en les plaçant dans un univers accessible à son public. Cette manière de réinterpréter les classiques s’inscrit pleinement dans la tradition du mitate-e, où passé et présent dialoguent avec finesse.

Le Dit du Genji (Genji Monogatari) est une saga monumentale de la littérature japonaise, écrite au XIe siècle par Murasaki Shikibu, dame de la cour impériale. Elle relate la vie de Hikaru Genji, fils d’empereur, poète raffiné et séducteur, écarté du trône mais central dans les intrigues de cour. Le récit s’étend sur 54 volumes, tissant un roman psychologique d’une profondeur inédite pour l’époque. L’épisode ici illustré s’inspire du chapitre 2, Hahakigi (Le Balancier), symbole des liens fragiles entre le destin, la filiation et l’amour perdu.

Titre : Hahakigi, Chapitre 2 : Shigenoi et Sankichi

Série : Interprétation moderne du Genji (Imayo Nazorae Genji)

Technique : gravure sur bois

Edition : 1863

Dimensions : 24,5 x 36 cm

Conditions : Bel état général, couleurs bien conservées. Voir photos.

Avec Certificat d'Authenticité.