Estampe Japonaise de Hokusai, le Rêve de la femme du pêcheur

Cette estampe représente une pêcheuse d’ormeaux (ama) enlacée par deux pieuvres. La plus grande enlace son corps et lui procure du plaisir, tandis que la plus petite l’embrasse tendrement sur la bouche et caresse sa poitrine de ses tentacules. Le texte en japonais, inscrit en haut de la composition, est un échange de dialogues et d’onomatopées entre la femme et les poulpes, exprimant avec humour leur satisfaction mutuelle.

Longtemps mal comprise en Occident, cette œuvre fut interprétée au XIXᵉ siècle par Edmond de Goncourt et d’autres comme une scène de violence. Pourtant, comme l’a montré la chercheuse Danielle Talerico, le public d’Edo y voyait une évocation légendaire et ludique. L’image renvoie à l’histoire de Tamatori, célèbre plongeuse qui, selon la légende, affronta des créatures marines. Ici, cette estampe était perçue par les habitants d’Edo comme un jeu érotique consenti et joyeux, accompagné de dialogues humoristiques entre la femme et les pieuvres.

Cette estampe fait partie du genre shunga, gravures érotiques japonaises, où la sensualité se mêle souvent à l’humour et à l’imaginaire. Hokusai (1760-1849), l’un des plus grands maîtres de l’ukiyo-e, a marqué durablement l’histoire de l’art par ses paysages, mais aussi par ses œuvres érotiques audacieuses, dont celle-ci demeure la plus célèbre.

Conservée dans de nombreuses collections internationales, dont le British Museum à Londres et le Musée Guimet à Paris, cette estampe est considérée comme une icône de l’art érotique mondial et un jalon essentiel de la culture visuelle japonaise.

Titre : Le rêve de la femme du pêcheur (Kinoe no komatsu)

1ère édition : 1814,  Ici édition re-gravée contemporaine par Mokuhankan

Format oban : 34 x 24 cm

Conditions : Très bon état. Voir photos

Avec Certificat d'Authenticité.