Tatsumi Shimura (1907-1980) est connu pour avoir réalisé plusieurs estampes bijin-ga (beautés) remarquables vers la fin du mouvement shin hanga. Né à Takasaki, Gunma, Shimura s'appelait en réalité Sentaro. En 1921, il commence à étudier l'art avec Yamakawa Saiho, un illustrateur réputé. Trois ans plus tard, il devient l'apprenti du fils de Saiho, Yamakawa Shuho, également artiste bijin-ga et dessinateur d'estampes. Shimura expose ses peintures au Kyodotai en 1927 et au Seikinkai en 1938. Il est devenu célèbre pour ses peintures de belles femmes aux longs cils et aux pupilles floues. Parallèlement, Shimura travaille comme illustrateur pour des journaux, des romans en série et des magazines, notamment pour le magazine japonais "Woman's world" (Fujokai) qui a eu un impact sur sa future direction artistique. Ses illustrations les plus célèbres sont celles du roman Tange Sazen de Hayashi Fubo.
Le style de Shimura Tatsumi se reconnaît à sa maîtrise des lignes pures, aux visages sereins aux contours adoucis, et à la composition sobre mais équilibrée. Ses personnages féminins se distinguent par leur grâce silencieuse et leur retenue, souvent plongés dans des gestes simples du quotidien, magnifiés par une atmosphère de calme presque méditatif. Les figures finement détaillées sont mises en valeur par des arrière-plans très sobres.
Après une exposition personnelle organisée à l'occasion de son soixantième anniversaire en 1967, Shimura a entièrement consacré sa carrière au Nihonga, ou peinture de style japonais. Il n'a créé qu'un petit nombre d’estampes japonaises, presque impossibles à trouver en dehors du Japon, extrêmement rares et très prisées par les amateurs japonais. Ses œuvres sont recherchées par les collectionneurs pour leur finesse technique et leur beauté intemporelle. Dans les cercles spécialisés, il est considéré comme l’un des derniers grands bijin-ga de la première moitié du XXe siècle.
Un artiste à découvrir et une pépite dans une collection.