Le 5 mai c'est la fête des garçons !

Le 5 mai c'est la fête des garçons !

Si vous avez déjà été au Japon , peut-être avez vous vu ces carpes de couleur en papier flotter au vent comme des manches à air ?  Ce jour là, le 5 mai, c'est Kodomo No Hi, la fête des garçons et la carpe, symbole de croissance et de bravoure, décore l'entrée des maisons ou les parcs des villes en d'immenses guirlandes qui ondulent .

La coutume veut que l'on fête en famille cette journée en décorant la maison avec des objets rappelant les traditions guerrières de la grande époque des samouraïs, ou encore avec une figurine représentant Kintaro.

Les origines

Appelée Tango no sekku, c'est à l'origine une tradition qui vient de Chine où l'on fêtait à cette date le repiquage du riz, activité dédiée aux femmes. Cette célébration pour conjurer les mauvais sorts et apporter prospérité était donc destinée à les protéger. Différents rites utilisaient l'acore odorant (un roseau japonais) pour éloigner le malheur. Cette plante s'appelle shobu en japonais, la fête pouvait s'appeler également shobu no sekku. 

Le sens de la fête a largement évolué avec le temps et on a un peu oublié les femmes pour la consacrer aux enfants, et tout particulièrement aux petits garçons ! (no comment ... )

En effet shobu peut aussi signifier : les valeurs guerrières or les samouraïs avaient l'habitude de célébrer la naissance d'un fils dans l'année en plaçant une bannière verticale à l'entrée de leur maison à l'approche de cette fête du Tango no Sekku. Ainsi petit à petit, à l'ère Kamakura, durant laquelle la culture des samouraïs était si puissante, on prit l'habitude de fêter les enfants, puis les petits garçons lors de cette date du 5 mai. Et depuis 1948, elle est officiellement une fête nationale.

Comment fêter les petits garçons ?

La coutume veut que l'on fête en famille cette journée en décorant la maison avec des objets rappelant les traditions guerrières de la grande époque des samouraïs (l'ère Kamakura). Ainsi on place des casques et des armures miniatures ou des poupées de samouraïs censés protéger les enfants des malheurs, certaines poupées sont directement à l'image de guerriers légendaires, comme Yoshitsune, ou le moine Benkei. Autre élément du décor, des figurines représentant Kintaro, enfant héros du folklore japonais, élevé dans les montagnes par, selon les légendes, une princesse, une sorcière ou une ogresse, et doté d'une force immense, il représente le courage et la force auxquels les petits garçons doivent s'identifier.

Chikanobu, Kintaro

Et bien sûr à l'extérieur de la maison on place des koi nobori, ces carpes de couleur en papier, accrochées à des perches, qui flottent au vent comme des manches à air. C'est à l'ère Edo que cette habitude se crée, en écho aux étendards placés par les familles de samouraïs pour fêter leurs fils, les classes des marchands inventent leur propre enseigne et fabriquent des bannières en forme de carpes. Toujours érigées aujourd'hui, ces Koi-nobori aux différentes couleurs, noires, rouges et bleues principalement, représentent la carpe qui remonte le courant, comme le fait ce poisson qui est capable de prendre les rivières à contre courant. Une légende venue de Chine, raconte qu'une carpe aurait remonter le courant jusqu'au ciel pour se transformer en dragon... Ce caractère en a fait un symbole de force, de courage, d'endurance, de vitalité mais aussi de fertilité que l'on associe au masculin et donc aux petits garçons. (lire article sur les carpes)

Hiroshige, Cent vues d'Edo, Koinoboro

Et comme toujours au Japon, des plats spécifiques sont associés à l'évènement. Pour l'occasion on mangera donc des plats à base de carpe, mais aussi le chimaki, un gâteau de riz gluant salé ou le kashiwa mochi, un gâteau de riz à la pâte d'haricots rouges, enrobé dans une feuille de chêne (kashiwa).

Et on observe la persistance des rites anciens avec l'acore odorant que l'on utilise infusé dans du saké et réputé bon pour la santé. Ce roseau, particulier au Japon, sera utilisé également pour décorer les toits ou trempé dans l'eau des bains, toujours pour se prévenir des maladies. 

Evidemment de nombreuses estampes, de l'époque Edo jusqu'à des plus  contemporaines, illustrent cette fête ou célèbrent les carpes de bien des manières, une jolie manière de les découvrir avec un angle nouveau.

Au Japon, plus que partout ailleurs, le passage des saisons rythme la vie quotidienne. Cinq fêtes marquent tout particulièrement ces transitions, ce sont les fêtes sekku (saison en japonais) : 

Le 1 er janvier : le jour de l'an

Le 3 mars : Hina Matsuri (la fête des filles, dont nous avons déjà parlé dans un article de blog)

Le 5 mai : Kodomo No Hi (la fête des enfants ou des garçons)

Le 7 juillet : Tanabata (la fête des étoiles)

Le 9 septembre : Kiku no Sekku (la fête des chrysanthèmes)

C'est très facile de les retenir puisque qu'il s'agit chaque fois du jour correspondant au numéro des mois impairs : le 01/01 ; 03/03 ; 05/05 etc.

Le 5 mai, c'est donc la fête des enfants et tout particulièrement des garçons.

 

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