Hashiguchi Kiyoshi est né en 1880 à Kagoshima, sur l'île de Kyūshū, au Japon. Son père était samouraï et peintre amateur. Il embaucha un professeur de peinture pour son fils dès ses dix ans. Kiyoshi intégra ensuite l'École des Beaux Arts de Tokyo, dont il sortit diplômé et major de sa classe en 1905. C'est alors qu'il choisit le pseudonyme de Goyo, en référence au pin à cinq aiguilles (Goyomatsu) du jardin de son père, qu'il affectionnait particulièrement.
Goyō fut remarqué pour une peinture à l'huile ukiyo-e à la première exposition de Bunten en 1907. Il fut il de nouveau remarqué pour une affiche dessinée pour le grand magasin Mitsukoshi. Il devint par la suite un adepte sérieux de l'Ukiyo-e (Estampe Japonaise traditionnelle), et il rédigea plusieurs articles sur Utamaro, Hiroshige et sur Harunobu.
En 1915, poussé par l'éditeur Shin-Hanga Watanabe Shozaburo, il dessina une Estampe Japonaise destinée à être imprimée sous sa direction : ce fut Le Bain (Yuami). Alors que Watanabe aspirait à poursuivre cette collaboration, Goyō en décida autrement :
Il devint en 1916-1917 le superviseur de la reproduction de 12 tomes intitulés Estampes Japonaises, et s'appropria alors les techniques des artisans graveurs et imprimeurs. Parallèlement, il dessinait à partir de modèles vivants. À partir de 1918 et jusqu'à sa mort, il dirigea en personne la gravure, l'impression et l'édition de son propre travail. Pendant cette période, il réalisa 13 estampes - quatre paysages, une scène de nature représentant des canards et huit portraits de femme. Son œuvre compte donc quatorze estampes, si l'on inclut Le Bain.
À la fin des années 1920, Hashiguchi, dont la santé était déjà fragile, contracta une méningite. Il supervisa sa dernière œuvre L'Hôtel de la source chaude depuis son lit de mort, mais ne put l'achever en personne. Il mourut en février 1921. La mort prématurée du maître mettait fin à une brève période de deux années durant laquelle il avait produit tous ses chefs d'œuvre.
Les Estampes Japonaises de Goyō Hashiguchi sont d'une qualité technique extrême. Dès leur publication, elles furent vendues très facilement, en dépit de leurs prix très élevés. Les blocs de bois qui servirent à l'impression des quatorze estampes originales et une grande partie de ces estampes mêmes furent détruits durant le séisme de 1923 de Kantō. En conséquence, les œuvres de Goyō sont devenues de nos jours les plus prisées de toutes les Estampes Japonaises Shin-Hanga.